À l’occasion de la Bridal Fashion Week 2025, Vivienne Westwood a présenté son premier défilé de mariage à Barcelone, dans un lieu aussi inattendu qu’emblématique : le cloître historique de l’Université de Barcelone. Sous les arcades du bâtiment néoromantique, dans la cour intérieure donnant sur un jardin discret, la maison britannique a déployé une vision singulière de la mariée contemporaine.


Une scénographie discrète pour un hommage à l’architecture
Le choix de l’Université de Barcelone, fondée au XVe siècle et reconstruite au XIXe par l’architecte Elies Rogent, donnait au défilé une dimension historique en écho aux références habituelles de la maison. La mise en scène, sobre, laissait place à la pierre, aux fontaines et aux arbres fruitiers du cloître. La musique, minimale, soulignait la solennité du lieu.
Pour cette première présentation bridal à Barcelone, Andreas Kronthaler, directeur artistique, a composé un vestiaire oscillant entre références historiques et gestes contemporains. Le corset, élément fondateur du vocabulaire de Vivienne Westwood, structurait la majorité des silhouettes. Les robes, tantôt fluides, tantôt plus architecturées, jouaient sur les contrastes de textures : organza léger, tulle superposé, lin…
L’influence de l’architecture barcelonaise transparaissait dans certains volumes amples et dans le choix des étoffes. L’imprimé floral, inspiré des aquarelles du botaniste Pierre-Joseph Redouté, apparaissait en filigrane, évoquant une nature subtile et presque effacée.


Entre traditions et détournements pour Vivienne Westwood à Barcelone
À travers cette collection, le designer explore le mariage selon Westwood : un mélange de romantisme, de force et de subversion discrète. Si les matières classiques : lin, coton lavé, jacquard… dominaient, elles étaient souvent travaillées pour donner une impression de vécu, comme si les robes portaient en elles les marques d’une histoire.
Parmi les pièces remarquées, une robe hommage à Madame de Pompadour, portée par Simonetta Gianfelici (ci-dessus), résumait cette tension entre hommage au passé et geste contemporain. La robe évoquait à la fois les portraits du XVIIIᵉ siècle et l’esprit d’irrévérence propre à la maison britannique.






La présentation s’inscrivait aussi dans une collaboration avec les écoles de design locales : IED, LCI Barcelona, ESDI… dont les étudiants ont participé à divers aspects de la scénographie et des accessoires exposés lors de la Bridal Fair. Une manière pour la maison Vivienne Westwood de soutenir la relève créative tout en renforçant son engagement pour des processus de création à faible impact.
Loin d’un exercice nostalgique, le défilé proposait une lecture personnelle et vivante de l’héritage Westwood. Andreas Kronthaler poursuit ainsi, avec retenue et précision, le dialogue amorcé depuis plusieurs saisons entre passé et présent.
Le designer à pris part totalement à cette présentation en défilant lui aussi sur les carreaux de carrelage noirs et blancs du cloître sous les regards attentifs des invités. Un autre moment fort : l’apparition des enfants, vêtus de silhouettes miniatures pensées avec le même soin que les pièces maîtresses de la collection.



Plus d’articles sur ALBE Editions
